La gabegie à Ivry et c’est le contribuable que l’on spolie

La gabegie à Ivry et c’est le contribuable que l’on spolie

Ivry-sur-Seine est doublement épinglée. Parmi les 130 communes de plus de 50 000 habitants en France, notre chère ville se retrouve parmi les plus mauvais élèves à la fois en matière de dépenses de fonctionnement mais également en matière de ponction du contribuable.

Cette semaine, l’association des Contribuables associés, relayée par le Parisien/Aujourd’hui En France, a publié une étude sur le train de vie de nos communes.

Dans un premier temps, décortiquons ce classement

A la tête des villes les plus dépensières : Paris. Elle dispose d’une diversité de revenus, notamment issus du tourisme, sans commune mesure avec les autres villes de France lui permettant de dépenser des sommes considérables pour préserver son rayonnement et son attractivité.

Dans le haut de ce classement, vient ensuite Nanterre, qui comme Courbevoie, bénéficie de la manne de la Défense lui permettant d’assurer un train de vie élevé à ses habitants sans devoir leur mettre une pression fiscale excessive. La preuve en est, à la différence d’Ivry, ces deux communes ne se retrouvent pas parmi les villes ayant la fiscalité la plus élevée.

Enfin, Martigues, 3ème ville la plus dépensière du classement bénéficie des recettes fiscales de la raffinerie Total, l’une des plus grande d’Europe, et peut ainsi en parallèle se prévaloir d’une pression fiscale faible tout en garantissant un niveau de dépenses élevées.

Dans les villes où la pression fiscale est la plus élevée, Ivry-sur-Seine se retrouve au milieu de celles avec des populations aux revenus par habitant bien plus haute. Par exemple, Saint-Maur-des-Fossés (45 000 €/habitant), Levallois-Perret (52 000 €/habitant) ou encore Neuilly-sur-Seine (80 000 €/habitant). Avec moins de 30 000 € net par an en moyenne, les habitants paient proportionnellement bien plus d’impôts. A Ivry, le nombre de contribuables est bien plus faible, alors cela accentue forcément cette disparité. Cela signifie que l’impôt est particulièrement mal réparti et qu’une minorité contribue pour une majorité.

Ivry-sur-Seine a un train de vie excessif et met à contribution les Ivryens en exerçant une pression fiscale spoliatrice

Car, dans un second temps, il est temps de s’intéresser au niveau de dépenses d’Ivry-sur-Seine. Il s’élève à plus de 2000 € par habitant et par an. On conviendra que ceci ne se retrouve aucunement dans le niveau de service public délivré.

Alors qu’Ivry dépense plus que Levallois-Perret, Rueil-Malmaison ou Courbevoie, elle ne tient absolument pas la comparaison en matière de qualité de vie, de service public ou encore d’activités. Dans ces villes, et pour des dépenses moindres, les habitants bénéficient de rues propres et entretenues, de prestations similaires à Ivry mais aussi plus diversifiées comme des cours d’aviron, d’Ikebana, de danse classique, d’histoire de l’art ou même d’orgue. Par ailleurs, la qualité des parcs et du cadre de vie est sans commune mesure avec Ivry. De plus, ces villes disposent de musées et de centres culturel et évènementiel accueillant les plus grands chanteurs et comédiens nationaux. Surtout, ces villes disposent d’une police municipale conséquente.

Alors, à Ivry-sur-Seine, où va tout cet argent ? Pour quel service public ? Pourquoi des villes comparables comme Créteil, Fontenay-sous-Bois, Vitry-sur-Seine, Saint-Denis ou encore Aubervilliers réussissent elles à dépenser 20% de moins qu’Ivry ?

Ivry dépense chaque année 2,5 millions d’euros par an pour ses diverses manifestations, « Ivry en fête » par exemple et autant dans la communication. Ce budget de 5 millions d’euros sert-il réellement l’intérêt général ? Non ! Aucune ville ne dispose d’un journal de propagande local aussi épais ni de dépenses aussi importantes dans ce domaine.

A Ivry, l’intérêt général se confond avec les combats partisans et politiques. Lorsqu’un bus est affrété par la Mairie, en juillet dernier, pour permettre au plus grand nombre d’aller manifester pour la marche en faveur d’Adama Traoré, ce sont nos impôts et donc de l’argent public qui ici utilisé à des fins politiques. Il en va de même lorsque la Mairie d’Ivry finance des caisses de soutien aux différentes grèves, que ce soient celles des Gilets-jaunes ou celle contre la réforme des retraites. Il y a ici un mélange et un détournement de l’argent public à des fins politiques.

Les Maires communistes du Département, avec le Maire d’Ivry en tête, s’opposent à l’application effective des 1607 heures dans la fonction publique territoriale. Alors que la plupart des salariés du privé sont bien au-delà de ce chiffre, alors que de nombreuses personnes subissent de plein fouet la crise sanitaire et ont parfois perdu leur travail, il apparaît surréaliste que des élus défendent des avantages financés par de l’argent public. La loi s’applique à tous, et en temps de crise, chacun doit participer à l’effort national. Par la seule application des 1607 heures au sein de la Mairie d’Ivry, c’est plusieurs millions d’euros qui seraient économisés chaque année par la municipalité et autant de pouvoir d’achat rendu à tous les Ivryens.

Malgré un budget si important, le manque d’entretien de nos rues et de nos équipements publics, culturels ou scolaires est criant. Il y a urgence à lancer un grand plan de rénovation à Ivry. En témoigne la nécessité d’avoir dû fermer, bien avant la crise sanitaire, la piscine de l’Orme au chat.
Les équipements sportifs doivent également être largement rénovés comme les gymnases Auguste Delaune ou Venise Gosnat ainsi que le complexe Clerville.

Avec un budget parmi les plus élevés de France, les familles d’Ivry sont en droit d’attendre une place en crèche pour tous ou encore des repas de bien meilleure qualité dans les écoles.

Pour une ville qui se dit écologique, les pistes cyclables sont encore bien trop rares à Ivry, et quand elles existent, elles sont discontinues et bien trop dangereuses, comme dans la rue Westermeyer. La quantité d’espaces verts demeurent également au-dessous des normes régionales avec moins de 10m² par habitant. Avant de crier contre les conséquences de la crise sanitaire, la municipalité devrait déjà commencer par apporter un cadre de vie digne de ce nom aux Ivryens.

Avec une pression fiscale si élevée et des dépenses si conséquentes, il est honteux de voir des espaces comme la rue Ernest Renan. Cette rue symbolise la misère ivryenne, des dizaines de voitures ventouses jonchent un trottoir en terre, défoncé, sur lequel aucun piéton ne peut dignement circuler. Dans le prolongement, les murs qui font l’angle de la rue Pierre Rigaud s’effondrent obligeant depuis plusieurs semaines à fermer une voie de circulation. Le summum est intervenu cette semaine, avec une autre maison juste en face, squattée, qui brûle complètement laissant une impression de lendemain de guerre. Voilà la réalité Ivryenne dans un quartier que le Maire qualifie pourtant d’attractif ; un quartier que de nombreux habitants veulent déjà quitter en raison de l’absence de commerce, d’espace vert, de transport et au milieu d’un collège pollué au mercure qui est symptomatique des difficultés, voire de l’incompétence de l’équipe municipale en place.

La gabegie financière ne sert aucunement la solidarité prônée par la municipalité. Avec des impôts si élevés pour une réalité si désastreuse, la politique ivryenne renforce les inégalités, nivelle l’ensemble de la population vers le bas, divise les uns et les autres et renforce le sentiment d’injustice.

Et la situation va continuer de se dégrader. Pendant plusieurs années, les impôts à Ivry augmentaient bien plus vite que l’inflation. Le Maire et son adjoint aux finances nous ont expliqué que le niveau record de la taxe foncière se justifiait par l’intégration de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères. Il n’en est rien. Dès cette année, les quelques Ivryens qui paient des impôts découvriront une nouvelle colonne sur leur feuille d’imposition avec la mise en place de la Taxe d’enlèvement des ordures ménagère…en plus de la taxe foncière. Le Maire a refusé de baisser en contrepartie le taux de la taxe foncière alors qu’il aurait pu le faire. C’est un nouveau prélèvement qui viendra continuer à financer un train de vie toujours plus élevé à Ivry pour un service public malheureusement toujours plus dégradé. Cette situation n’est pas à un manque d’implication des agents communaux mais à un manque de perspective et d’orientation flagrants.

Nombreux sont ceux qui nous disent que la situation est pire ailleurs. Cet article démontre que non. Alors nous ne pouvons qu’espérer que cet article de presse constituera un électrochoc pour que cette municipalité prenne conscience qu’elle doit faire bien mieux tant en dépenses qu’en matière d’impôts. Face à l’usage de l’argent public, nous devons attendre bien plus de responsabilité de la part de nos élus locaux. Une ville gérée correctement permettrait de redonner des centaines d’euros de pouvoir d’achat aux Ivryens.

Nous ne pouvons faire que mieux, mais quand ?

Sébastien BOUILLAUD

Conseiller municipal d’Ivry-sur-Seine

Président du mouvement Ivry Autrement

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