Janvier 2019

La France est divisée. Le mouvement des Gilets jaunes marque un divorce entre les Français et la classe politique mais surtout une rupture entre la France urbaine et la France périphérique, celle des petites villes. Cette situation a été théorisée par Christophe Guilly. Dès 2015, ce géographe avait souligné l’exclusion des classes populaires des bénéfices de la mondialisation et leur éloignement progressif des métropoles renforçant les inégalités.

Le président Macron a accéléré la mort des campagnes. Les territoires ruraux subissent depuis de nombreuses années les fermetures de services publics. La disparition des hôpitaux, des maternités, des tribunaux ou encore des bureaux de poste ont donné le sentiment qu’il y a une France à deux vitesses, avec des citoyens de seconde zone, exclus des politiques de l’Etat.

Cette France rurale ne peut se passer de son véhicule et est éloignée de tous les grands pôles culturels et commerciaux. Emmanuel Macron a méprisé cette France qu’il ne connaît pas. La hausse des taxes en tout genre, notamment les carburants, et l’instauration du 80km/heure ont réveillé une France qui depuis trop longtemps se tait et subit ces gouvernements qui l’ignorent. Cette France que les élites parisiennes préfèrent insulter lorsqu’elle vote pour l’extrême droite plutôt que chercher à la comprendre.

Aujourd’hui encore, la classe politique n’a pas compris ce malaise national. Les députés de la République en Marche restent silencieux, le Président Macron fait de la fausse compassion et l’opposition tente à tous les niveaux de récupérer un mouvement par nature apolitique.

J’en prends pour exemple le dernier conseil municipal d’Ivry. Deux vœux de soutiens à ce mouvement ont été déposés par le groupe communiste d’un côté et celui de la France insoumise de l’autre. Ces groupes politiques surfent sur ce mouvement dont ils n’ont aucune connaissance de fond pour nous rejouer leur vieille musique de lutte des classes et de révolution anticapitaliste.

Alors qu’en cette période, il convient de rassembler plutôt que diviser, alors que les citoyens demandent un usage de l’argent public vers un service public utile, le maire a fait voter deux délibérations à contre-courant de ces exigences. Ainsi, une nouvelle délégation d’élus va partir pendant neuf jours au Sahara occidental afin de « soutenir le peuple sahraoui et les prisonniers politiques », le tout à la charge du contribuable. Est-ce la meilleure façon de dépenser l’argent public ? De même, 5 000€ de subventions municipales viennent d’être attribués à l’association Convivances, visant à résorber les bidonvilles et à accompagner l’insertion migrantes et Roms.

Bonne année à tous les Ivryens !

Sébastien Bouillaud,

Président du mouvement Ivry Autrement

Conseiller municipal