Tribune mai 2022

Tribune mai 2022

La réélection d’Emmanuel Macron dimanche 24 avril a refermé la page d’une campagne électorale qui a confirmé le clivage de la France en 3 blocs. Un bloc populaire, écologiste et communautaire qui a réussi à traverser tout notre pays, malgré la forte hétérogénéité de son électorat, un bloc issu des villes et un dernier rural.

Le second tour de l’élection présidentielle a confirmé cette division politique de la France. Ce n’est plus un clivage droite-gauche mais une fracture entre la campagne et la ville. Ce résultat correspond au nouveau découpage administratif de la France. Emmanuel Macron répond aux aspirations des métropoles qui suivent l’évolution de la société, bénéficient de l’impact de la mondialisation et ont traversés la crise sanitaire sans dommage. Les métropoles ont voté à près de 75% pour Emmanuelle Macron alors que plus de 18 000 communes rurales ont mis Marine Le Pen en tête.

Le fossé se creuse avec cette France qui ne bénéficie pas des avancées des villes. Une France victime de la fracture numérique et culturelle. Une France sans transport en commun qui subit de plein fouet la hausse du prix de l’essence. Une France qui voit fermer les services publics et qui craint le déclassement pour ses enfants. Une France des campagnes à qui le pouvoir central impose ses lois et son modèle.

Une France dénigrée dont le paroxysme du mépris a été atteint pendant les 15 jours de l’entre-tour. Deux semaines pendant lesquels artistes, journalistes, médias, sportifs et intellectuels auto-désignés ont asséné leçons de bien-pensance et grandes vérités agitant le spectre de la guerre civile et des plus grandes catastrophes. Cette caste dit des corps intermédiaires qui a tout intérêt à préserver une situation qui lui a longtemps bénéficié. Ils ont insulté plus de 13 millions de Français, soit près d’un suffrage exprimé sur 2, qui ont finalement voté Marine Le Pen. La France d’en haut dédaignant la France d’en bas. C’est méconnaître et refuser de voir qu’une France souffre en silence, ne vit plus de son travail, la France des gilets jaunes qui ne demande aucune aide mais simplement l’envie de vivre dignement dans son pays.

Emmanuel Macron n’a jamais eu la volonté d’être le Président de tous les Français. Avec le soutien de la gauche, et notamment de notre Maire, qui a appelé à voter pour lui, le fossé entre les Français va continuer à se creuser. Sa théorie des premiers de cordée et le libéralisme à outrance, notamment sociétal, va diviser et laisser tous les jours un peu plus de Français sur le bas-côté. Il aura réussi à supprimer le chômage en supprimant les chômeurs mais avec un nombre incalculable de travailleurs pauvres. Emmanuel Macron ne nous promet que le grand déclassement. S’il n’est pas trop tard, espérons dans 5 ans un Président qui aime la France et les Français.

Sébastien Bouillaud

Président du groupe des élus Ivry Autrement

Conseiller municipal

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