Régie publique de l’eau : CONTRE la sortie du SEDIF

Régie publique de l’eau : CONTRE la sortie du SEDIF

Jusqu’au 19 septembre, les citoyens de 9 communes, toutes de gauche, sont appelés à une consultation pour décider de l’avenir de la gestion de notre eau potable, bien public.

L’eau ne devrait être pas être un bien réquisitionné pour des questions politiques. Car le choix opéré par la Mairie d’Ivry et ses villes sœurs n’est nullement guidé par des motivations rationnelles mais uniquement par des dogmes politiques anachroniques.

En témoigne, déjà, la couleur politique des 9 communes qui ont choisi de quitter le SEDIF (Syndicat intercommunal des eaux d’Île-de-France) . Toutes de gauche : Vitry, Orly, le Kremlin-Bicêtre, Chevilly-Larue, Arcueil, Cachan, Fresnes, Gentilly et bien sûr Ivry-sur-Seine. Des communes disparates non contigües, symboles du repli sur soi.

Jusqu’à aujourd’hui, ces 9 communes sont membres du SEDIF, le plus grand syndicat intercommunal de gestion du service public d’eau en France réunissant 151 communes et géré par des élus locaux. Cette structure est cohérente. L’eau est un bien immatériel qui ne connaît pas de frontière, par définition.

Le SEDIF a délégué par contrat la gestion de l’eau à Véolia Eau avec des exigences de qualités et d’investissement. Ce fameux grand capital qui nous veut que du mal. Un bouc émissaire facile. Alors plutôt que demander au SEDIF de dénoncer le contrat et de reprendre en interne la gestion de l’eau, c’est avec courage que ces 9 communes s’isolent pour gérer dans leur coin un bien vital qui demande une haute technicité pour garantir la sécurité de tous.

Le choix est déjà opéré depuis plusieurs années. Dès le 23 décembre 2017, le sujet est venu sur la table du Conseil municipal avec déjà cette idée folle de sortir du SEDIF. Les élus d’Ivry Autrement que je préside s’y étaient opposés dès le premier jour en dénonçant les risques financiers et sanitaires que cela couvrait.

A court d’études et d’arguments, le sujet n’est revenu sur la table que 3 ans plus tard, le 16 mai 2019, sans plus d’arguments hormis un positionnement idéologique et politique. A cette occasion, le Maire a demandé la poursuite des études, pourtant commencé il y a 3 ans.

Enfin, le 10 décembre 2020, la majorité écolo-communiste du Conseil municipal a voté pour la création d’une régie publique de l’eau.

Alors, pourquoi voter aujourd’hui alors que tout semble décidé ?

Car nous devons leur montrer qu’une minorité ne peut décider seule sans autre argument que des motifs politiques.

La preuve que la motivation est seulement politique, le Territoire Plaine Commune où se trouve Saint-Denis notamment, est sortie du SEDIF en 2017 pour finalement y revenir en septembre 2020. Le choix de la raison, du pragmatisme et de l’avenir.

Enfin, sur le fond, le SEDIF fait ses preuves depuis bientôt un siècle. Elle a su prouver qu’elle était la meilleure structure pour gérer l’eau potable. Le SEDIF n’est autre que la mise en œuvre d’un mécanisme de mutualisation que plus personne ne conteste aujourd’hui. Cet organisme de mutualisation du service public de l’eau est sans coût financier pour la collectivité, donc pour les contribuables.

Le SEDIF, garante de la sécurité et de la santé publique

En termes de sécurité et de santé publique, le modèle du SEDIF est une garantie pour tous les Ivryens. La ville est desservie par une usine située à Choisy et des réserves situées à Villejuif et à Châtillon. Une station d’urgence à Neuilly-sur-Marne peut venir en secours. Remettre en cause le fonctionnement du SEDIF, c’est mettre en péril ce fonctionnement mutualisé, gage de sécurité et d’économies d’échelle.

  • Que se passe-t-il en cas de rupture de canalisation ou de défaillance d’une station ?
  • Qui prend le relais et comment sera assurée la circulation de l’eau ?

Le SEDIF, gage d’économie

Selon divers scénarii, le coût de sortie du SEDIF des 18 communes qui y adhèrent est estimé entre 30 et 100 millions d’euros. N’a-t-on pas mieux à faire de notre argent ? La délégation de l’eau à Veolia a permis au SEDIF de maintenir un service public de qualité, notamment en termes de santé publique, tout en contenant le prix de l’eau. Les investissements à venir seront importants, avec un réseau ivryen qui date en grande partie des années 30. Le SEDIF et Veolia seront plus à même de porter ces investissements. Je prends l’exemple de Viry-Châtillon : on ne doit pas finir comme elle, à réaliser une gestion publique de l’eau en régie et à générer une dette de 10 millions d’euros pour afficher un prix d’eau inférieur à celui de Veolia. Aujourd’hui, pour les 18 communes adhérentes au SEDIF, le prix de l’eau moyen, uniquement pour la partie eau potable, est de 1,37 euro par mètre cube. A Villeneuve-Saint-Georges ou à Valenton, qui ne sont pas adhérentes au SEDIF, le prix de l’eau est 50 % supérieur à celui du SEDIF et atteint 2 euros par mètre cube. Au moment où de nombreuses collectivités revoient leurs investissements à la baisse, le SEDIF a même baissé son prix de l’eau potable de 10 centimes le 1er janvier 2017, tout en prévoyant des investissements dépassant le milliard d’euros, dont une partie sur notre commune. La rupture avec le SEDIF, pour des raisons idéologiques à contre-courant des mouvements de mutualisation, entraînera des surcoûts pour notre commune et pour les usagers directs du service public.

En conclusion

Il est temps de faire preuve de responsabilité, de pragmatisme et de bon sens vis-à-vis de nos enfants et de réfléchir ensemble au sein du SEDIF au mode de gestion de l’eau publique la plus appropriée, que ce soit en termes d’économie, de qualité et surtout de santé publique. Il faut donc s’opposer à la sortie du SEDIF.

 

Sébastien BOUILLAUD

Président du groupe Ivry Autrement

Conseiller municipal d’Ivry-sur-Seine

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