Pourquoi avons-nous quitté le Conseil municipal ce 11 février 2021

Pourquoi avons-nous quitté le Conseil municipal ce 11 février 2021

Ce soir, le conseil municipal, déjà marqué par la désertion des élus de la majorité, a marqué une nouvelle étape dans la dérive communautaire de son assemblée. Dans un déni de démocratie, insultant, provoquant et multipliant les attaques personnelles à mon encontre, j’ai décidé de quitter la séance soutenu par mes colistiers et les élus de la République en Marche pour défendre les valeurs de la République.

Le Maire a refusé le débat qu’il a lui-même lancé en Conseil municipal suite à mes propos tenus et assumés le 1er février dernier dans une tribune [Lire la tribune]. Il a fait un procès public sans droit de réponse ni défense.

Le Maire m’a demandé de retirer cette tribune. Il en est hors de question. Dans un pays de droit où la liberté d’expression est reine, je confirme et réitère les propos tenus dans cette tribune que vous trouverez sur le lien suivant.

Ivry, ville messagère de la division

Dans cette tribune, je reviens sur les propos tenus dans le cadre de la marche décoloniale qui s’est tenue le 23 janvier dernier à Ivry soutenu par des groupuscules communautaires comme le Front Uni des Immigrations et des Quartiers Populaires (FUIQP). Cette structure qui a relayé un extrait de cette marche, a pour objet, je cite, de « s’opposer aux rapports néocolonialistes et impérialistes que la France impose aux pays du Sud et de soutenir les luttes des peuples pour leur émancipation nationale et sociale ». Ce soutien interroge beaucoup sur les réelles motivations de cette marche dans Ivry.

Vous retrouverez les propos intolérables tenus lors de cette marche décoloniale sur le lien suivant et notamment au milieu de la vidéo.

En refusant de condamner cette initiative ce soir, le Maire soutien la dérive communautaire du conseil municipal car plusieurs groupes et élus de la majorité municipale ont soutenu, promu et participé à cette marche source de haine, de division et de crispation. Elle a notamment été relayée et organisée par le groupe Convergence Citoyenne Ivryenne qui en a fait son thème central du mois de janvier. Son chef de file s’est même senti ciblé ce soir et a perdu ses nerfs en plein conseil municipal. La cheffe de file d’EELV, qui a demandé la suspension de séance ce soir, est sur la même ligne que Convergence Citoyenne Ivryenne en multipliant les posts Facebook communautaires et anti-républicains.

Depuis des plusieurs années, des adjoints et des élus de la majorité municipale remettent en cause la République et ses valeurs.  Alors oui, comme beaucoup, j’ai été heurté et profondément choqué par les propos qui ont pu se tenir lors de cette marche décoloniale prenant la forme d’une provocation.

Lors de cette marche décoloniale, cinq noms de rues, de droite comme de gauche, ont été recouvertes ou rebaptisées. Alors, oui, à mon sens, cette marche était anti-républicaine. Rayé d’Ivry les rues de Jules Ferry, de François Mitterrand et surtout, changer la signification nationale du 8 mai 1945, c’est faire une offense majeure à l’histoire de France.

Les propos tenus durant cette marche révélaient un mépris complet pour la France et ses valeurs républicaines et encourageait à la haine. En effet, il est facile de ressortir de son contexte des propos de Jules Ferry, propos de plus d’un siècle. Parler de « racisme d’Etat », de « racisme républicain », dominé par « l’homme blanc », est aujourd’hui anachronique. C’est oublier son action pour l’école publique obligatoire et gratuite.

Alors non, contrairement à ce qui a pu être dit, la France n’insulte pas les peuples autrefois colonisés. Parler de, je cite, de « massacre de masse », de « racisme d’Etat », de « discours officiel impérial républicains », « d’incarcération et de gardes à vue d’enfants », et appeler à « s’organiser pour ne plus être méprisé et discriminé », ces propos, ces raccourcis historiques, ne vont pas du tout vers un climat d’apaisement, bien au contraire. De tel propos sont intolérables dans l’espace public.

On peut débattre mais pas dans la provocation et la haine, pas en opposant les uns aux autres, pas en rayant et dénigrant le passé de la France. Ce n’est pas une manière de faire. Nous ne partageons définitivement pas les mêmes conceptions du débat et je m’interroge sur le partage des valeurs qui devraient nous unir à commencer par celle du respect et celle du respect de la France.

Dans ce brouhaha antidémocratique, mes colistiers ont également été outrés et n’ont pu s’exprimer pour défendre les valeurs de la République.

Par son silence, son refus du débat, en m’insultant ouvertement, Le Maire a cautionné cette manifestation publique qui ne pouvais que créer des tensions et des divisions. Les élus municipaux se doivent d’être les garants des valeurs républicaines inscrites sur le fronton de notre maison commune. Au-delà des gueguerres politiques, des attaques personnelles, je suis surtout inquiet pour l’avenir de la France. Contrairement aux attaques du Maire, je ne suis pas d’extrême droite, tout le monde connait mes valeurs d’humanité et au-delà des clivage politiques, je défends et défendrais toute ma vie la France, ses valeurs de fraternité, je défends son histoire avec fierté. Vive la France et vive la République.

 

Sébastien Bouillaud

Président du mouvement Ivry Autrement

Conseiller municipal

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